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Argumentaire Inscription gratuite mais obligatoire avant le 9 octobre 2022 ! Cette journée d’étude s’adresse aux chercheurs et chercheuses investies sur les questions éducatives, aux professionnels de l’action éducative, aux pilotes et coordinateurs de Cités éducatives, aux élus et représentants des institutions et structures mobilisées sur les politiques éducatives territorialisées. Elle constitue la première manifestation scientifique d’ampleur nationale autour des Cités Éducatives. La journée propose une première restitution des travaux en cours des membres d’un réseau scientifique national pluridisciplinaire constitué depuis 2020 autour de l’étude et de l’analyse des politiques éducatives territorialisées à partir de l’exemple des Cités Éducatives. Ce collectif de 13 laboratoires et 26 chercheurs a engagé des recherches dans une quinzaine de Cités Éducatives en France. La discussion et la confrontation des terrains à l'échelle nationale visent à, (a) confronter les épistémologies engagées dans une approche interdisciplinaire et intradisciplinaire de recherche sur ces politiques éducatives territorialisées, en rapport aux dynamiques de production et de résolution des inégalités éducatives ; (b) mutualiser et enrichir des démarches d’investigation croisées entre des terrains contrastés ; (c) initier des protocoles d’enquête (cartographie, grilles d’entretiens, sociogramme, grilles d’observation…) et développer des outils d’analyse communs. Les Cités éducatives sont un dispositif d'action publique qui peut être considéré comme une nouvelle incarnation des politiques éducatives territorialisées en France (Charlot, 1994 ; Rochex, 2008 ; Barrère, 2013 ; Moignard & Rubi, 2013 ; Frandji, 2017). Elles sont présentées comme le moyen d'intensifier les prises en charge éducatives des enfants et des jeunes de 0 à 25 ans, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire. Elles innovent en matière d’organisation, proposant un mode de pilotage tripartite, – préfecture, mairie et rectorat – qui intègre les Cités dans une diversité de finalités d’action publique programmées et réalisées à différentes échelles territoriales, pour une durée de trois ans. Elles insistent particulièrement sur la mise en alliance d'acteurs scolaires et éducatifs pluriels comme facteur de réussite pour les élèves, et affirment l'enjeu d'une prise en charge globale et partagée des enfants et des jeunes à l'échelle de territoires labellisés. Les acteurs locaux sont perçus comme les plus à même de répondre aux contraintes et aux spécificités de ces espaces généralement définis par ce qui y fait problème: fort niveau de ségrégation, part importante de catégories populaires, de populations ethnicisées ou racisées, taux d'échec à l'école élevé, accumulation de « difficultés » liées à des conditions socio-économiques fragiles (Moignard, 2018). En cela, les Cités éducatives posent de nombreuses et parfois redoutables questions ne pouvant pas être documentées, clarifiées et résolues dans la seule démarche de travaux d’évaluation standardisés : questions liées aux conceptions de l’éducation, de la solidarité et de la justice qu’elles contribuent à instituer ainsi qu’aux expériences que ceci produit chez les acteurs; aux problèmes que les Cités éducatives se donnent la possibilité de résoudre, et à ceux qu’elles instituent comme hors de portée de leur action ; aux possibles modes de résolution des diverses tensions pouvant impliquer les finalités plurielles de politiques publiques ici associées (politique scolaire, de l’éducation prioritaire ; de la ville, de la rénovation urbaine, de santé, de la culture, de la jeunesse et du sport, de sécurité, politique économique et enjeux de l’insertion professionnelle...) ; questions sur les reconfigurations des rôles et métiers des professionnels de la jeunesse et des nouvelles formes de division du travail éducatif qui en résultent ; sans oublier les questions relatives aux diversifications locales, aux nouvelles relations centre-périphérie, autant qu’aux rapport entre dynamiques de droit commun et logiques de projet pour la résolution de la problématique des inégalités, sociales et territoriales. C’est ainsi que cette journée d’étude vise à présenter l’état des travaux en train de se réaliser (leurs questions, leurs grilles d’analyses et leurs tous premiers résultats) dans les cinq thèmes ici engagés : (a) la transformation des politiques éducatives territorialisées : de leur conception à leur application, et avec quelles inflexions et quelle forme de gouvernance (acteurs forts, acteurs faibles du pilotage pluriel, accumulation des dispositifs, logique de guichet, brouillage des frontières du public et du privé, actions innovantes et expérimentations, etc…) (b) La confrontation des contenus prescrits et réalisés de cette politique éducative et ce qu’ils traduisent des modèles de justice éducative ; quels modes de ciblage, pour quelles actions concrètes, sélectionnées comment, réalisées par qui et comment, pour quels bénéficiaires ? Quel public touché et dans quelle proportion par rapport à la population théorique possible ? (c) les formes de participation et d'implication des acteurs locaux, des familles, des jeunes et des enfants dans les actions déployées dans le cadre des Cités Éducatives (d) les transformations et les effets des Cités éducatives sur les professionnalités et les registres d'alliances mobilisés dans un contexte de forte division sociale et morale du travail éducatif (e) les enjeux éthiques et déontologiques du travail de recherche en contexte d'évaluation ou d'accompagnement de dispositif d'action éducative territorialisée, d'articulation de la production de savoirs avec la commande publique à un niveau local et national.
Coordination : Daniel Frandji, Université Lyon 2, ISPEF-ECP Benjamin Moignard, Université Cergy-Paris, EMA Stéphanie Rubi, Université de Paris, CERLIS
Comité d’organisation Valérie Becquet, Université Cergy-Paris, EMA Malika Benyahia, Université Cergy-Paris, EMA Audrey Boulin, Université Cergy-Paris, EMA Maïra Gabriel Anhorn, Université Cergy-Paris, EMA Stephanie Gros-Desormeaux, Université Lyon 2, ISPEF-ECP Benjamin Moignard, Université Cergy-Paris, EMA
Comité scientifique Marie-Charlotte Allam, Université Grenoble Alpes, Pacte Maïtena Armagnague, Université de Genève, EduMij Maïra Gabriel Anhorn, Université Cergy-Paris, EMA Valérie Becquet, Université Cergy-Paris, EMA Malika Benyahia, Université Cergy-Paris, EMA Audrey Boulin, Université Cergy-Paris, EMA Marie Chartier, Université de Perpignan-Via Domitia, Art Dev Sigolène Couchot-Schiex, Université Cergy-Paris, EMA Benjamin Denecheau, Université Paris-Est-Créteil, LIRTES Cintia Indaramenti, Université Paris 8, CIRCEFT-ESCOL Marie-Christine Félix, Aix-Marseille Université, ADEF Laurie Genet, Université de Paris, CERLIS David Giband, Université de Perpignan-Via Domitia, Art Dev Régis Guyon, ENS Lyon, IFé Maryan Lemoine, Université de Limoges, FrED Auriane Menestret, Université de Paris, CERLIS Gilles Monceau, Université Cergy-Paris, EMA Julie Pelhate, INSHEA, Grhapes Pascale Ponté, Université Cergy-Paris, EMA Ariane Richard-Bossez, Aix-Marseille Université, MESOPHOLIS Cécile Roaux, Université de Paris, CERLIS Jean-Yves Rochex, Université Paris 8, CIRCEFT-ESCOL Laurie Sompayrac, Université de Limoges, FrED |
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